JACQUELINE CHÉNIEUX-GENDRON
INVENTER LE RÉEL
Le Surréalisme et le roman (1922-1950)
(Nouvelle édition)
Honoré Champion, 3/4/2014
collection "Champion Classiques, Essais"
Pour vivre et penser, c’est le pouvoir de la poésie – en son sens étymologique – qu’il s’agit d’interroger. La poésie est création, et le mouvement qui amène l’homme à articuler sa parole propre n’est jamais anodin. Ni « la vie » ni la pensée ne sont faites d’habitudes mentales piétinantes. Poètes, donc : en ce sens les surréalistes l’étaient ou ont cherché à l’être, avec une force décuplée par l’angoisse des guerres et la révolte devant les injustices humaines. Écrire n’est rien, si c’est répéter le monde. Écrire est quelque chose si c’est ouvrir la voie à la pensée humaine, et tenter d’avérer ce qui pourrait être. Le roman, qui en tant que genre décrit le monde « tel qu’il est », se devait donc d’être interrogé – et durement. Les surréalistes l’ont fait. Si, après ce passage au crible, la prose narrative peut être reconstruite et reconduite, c’est au prix d’une réflexion plus philosophique que poéticienne, et d’autre part, selon des voies très différentes les unes des autres, car ce qui est visé est pour chacun de trouver son inconnu propre (Guy Rosolato). Il n’y a donc pas un roman surréaliste, mais des romans, d’une folle exigence, qui nous éclairent sur les modes les plus fondamentaux de l’invention.
Jacqueline Chénieux-Gendron, Directrice de Recherche émérite au CNRS, membre du Centre de Recherches sur les Arts et le Langage (EHESS), a publié sur la pensée du surréalisme de nombreux ouvrages. Elle a suscité la revue et la collection critique Pleine Marge (1986-2009). Elle a enseigné aux Universités Denis-Diderot-Paris 7 et de Princeton, N.J., États-Unis.
INVENTER LE RÉEL
Le Surréalisme et le roman (1922-1950)
(Nouvelle édition)
Honoré Champion, 3/4/2014
collection "Champion Classiques, Essais"
Pour vivre et penser, c’est le pouvoir de la poésie – en son sens étymologique – qu’il s’agit d’interroger. La poésie est création, et le mouvement qui amène l’homme à articuler sa parole propre n’est jamais anodin. Ni « la vie » ni la pensée ne sont faites d’habitudes mentales piétinantes. Poètes, donc : en ce sens les surréalistes l’étaient ou ont cherché à l’être, avec une force décuplée par l’angoisse des guerres et la révolte devant les injustices humaines. Écrire n’est rien, si c’est répéter le monde. Écrire est quelque chose si c’est ouvrir la voie à la pensée humaine, et tenter d’avérer ce qui pourrait être. Le roman, qui en tant que genre décrit le monde « tel qu’il est », se devait donc d’être interrogé – et durement. Les surréalistes l’ont fait. Si, après ce passage au crible, la prose narrative peut être reconstruite et reconduite, c’est au prix d’une réflexion plus philosophique que poéticienne, et d’autre part, selon des voies très différentes les unes des autres, car ce qui est visé est pour chacun de trouver son inconnu propre (Guy Rosolato). Il n’y a donc pas un roman surréaliste, mais des romans, d’une folle exigence, qui nous éclairent sur les modes les plus fondamentaux de l’invention.
Jacqueline Chénieux-Gendron, Directrice de Recherche émérite au CNRS, membre du Centre de Recherches sur les Arts et le Langage (EHESS), a publié sur la pensée du surréalisme de nombreux ouvrages. Elle a suscité la revue et la collection critique Pleine Marge (1986-2009). Elle a enseigné aux Universités Denis-Diderot-Paris 7 et de Princeton, N.J., États-Unis.