ANISH KAPOOR
a cura di Alfred Pacquement
Giardini della Reggia di Versailles
Place d'Armes - Versailles
8/6/2015 - 1/11/2015
Du 9 juin au 1 novembre 2015, le château de Versailles accueille l'artiste britannique Anish Kapoor dans les jardins pour une grande exposition d'art contemporain.
Anish Kapoor est l’artiste qu’a choisi Catherine Pégard pour l’été 2015 à Versailles. Sculpteur aux créations très diverses, toujours intrigantes, souvent déstabilisantes, il va déployer un choix de ses oeuvres, dont plusieurs inédites, principalement dans les jardins, mais aussi pour la première fois, depuis que les artistes contemporains sont invités à exposer à Versailles, dans l’historique salle du Jeu de Paume avec une installation spectaculaire.
Le public français a pu découvrir au Grand Palais en 2011 le gigantesque Leviathan d’Anish Kapoor, une immense structure gonflable pénétrable à l’intérieur de sa sombre membrane comme visible de l’extérieur, provoquant une expérience physique autant qu’un choc esthétique pour tous ceux qui y ont été confrontés.
À Versailles, Kapoor intervient avec un projet entièrement pensé pour ces espaces chargés d’histoire et dont l’ensemble de son exposition veut s’imprégner. Tout autant que le génie de Le Nôtre, ce sont donc les épisodes historiques ayant traversé ces lieux prestigieux qui ont suscité ses interventions dans la perspective du grand canal, mais aussi dans les bosquets et au Jeu de Paume.
Né à Bombay (aujourd’hui Mumbai), Anish Kapoor est l’un des artistes britanniques majeurs de sa génération. Ses origines indiennes ont fortement marqué les débuts de son oeuvre de sculpteur. Les premières oeuvres, au début des années 80, se caractérisaient par l’application de poudres de pigment aux couleurs vives débordant au sol, rouges, jaunes ou bleus intenses.
Les formes énigmatiques qu’elles recouvraient pouvaient évoquer de petites architectures imaginaires, ou encore des sortes de végétaux. Ces premières sculptures ont pu identifier Kapoor dès le début comme un artiste associant un certain héritage minimaliste aux formes naturelles et organiques qu’il n’a ensuite cessé de développer.
Le pigment est resté un matériau souvent utilisé par l’artiste qui accorde à la couleur une importance rare chez les sculpteurs. Il a pu le déposer à l’intérieur de cavités creusées dans la pierre, contribuant ainsi à créer un vide mystérieux que le spectateur ne sait comment appréhender. De même, lorsqu’il utilise des miroirs courbes et polis sur de grandes dimensions, comme par exemple le Sky Mirror, l’architecture ou le paysage qui s’y reflètent traduisent un monde instable et changeant, déconstruisant l’espace environnant. Homi K. Bhabha a pu parler à leur sujet d’ “oeuvres insaisissables”.
La fascination que l’on peut éprouver face à ces sculptures va de pair avec un sentiment d’inquiétante étrangeté. « Je ne veux pas réaliser une sculpture qui ne soit qu’une forme, cela ne m’intéresse pas vraiment. Ce que je veux faire, c’est une sculpture qui traite de la croyance, de la passion ou de l’expérience » a déclaré Kapoor.
Exposer le vide, insister sur les contrastes, expérimenter de nouveaux matériaux en prenant parfois le risque d’une certaine violence dans le résultat caractérisent la sculpture de Kapoor. Attiré par tout ce qui se rattache au corps, il s’intéresse à la face cachée des objets, au négatif de la forme. Le spectateur est parfois invité à pénétrer dans les sculptures qui se présentent alors comme des architectures, à en vivre l’intériorité et à voir révélés leurs surprenants espaces dissimulés depuis l’extérieur.
L’expérience à laquelle il aspire, l’artiste peut aussi la proposer avec des matériaux chargés comme la cire grasse de couleur rouge sang qui renvoie à la chair et aux entrailles. Tel est le cas de Shooting into the Corner, une installation qui sera montrée en France pour la première fois. Evocatrice sans jamais figurer la réalité, la sculpture de Kapoor est “ paysage du corps ”. Les oppositions entre le brut et le poli, le plein et le vide, la masse et l’absence de masse caractérisent sa démarche.
Artiste de la monumentalité, dont les réalisations dans des espaces publics sont déjà nombreuses et particulièrement frappantes, de Chicago à Jérusalem, Kapoor aborde Versailles avec ambition et lucidité, reprenant à travers les sculptures rassemblées quelquesuns des thèmes qui ont alimenté l’imaginaire des siècles qui se sont écoulés dans ces lieux : la magie des ruines, l’énergie des eaux mouvantes, la force symbolique du soleil, le secret des bosquets, le reflet des miroirs, la conquête de la liberté.
- Alfred Pacquement
Image: Descension © Anish Kapoor 2015
a cura di Alfred Pacquement
Giardini della Reggia di Versailles
Place d'Armes - Versailles
8/6/2015 - 1/11/2015
Du 9 juin au 1 novembre 2015, le château de Versailles accueille l'artiste britannique Anish Kapoor dans les jardins pour une grande exposition d'art contemporain.
Anish Kapoor est l’artiste qu’a choisi Catherine Pégard pour l’été 2015 à Versailles. Sculpteur aux créations très diverses, toujours intrigantes, souvent déstabilisantes, il va déployer un choix de ses oeuvres, dont plusieurs inédites, principalement dans les jardins, mais aussi pour la première fois, depuis que les artistes contemporains sont invités à exposer à Versailles, dans l’historique salle du Jeu de Paume avec une installation spectaculaire.
Le public français a pu découvrir au Grand Palais en 2011 le gigantesque Leviathan d’Anish Kapoor, une immense structure gonflable pénétrable à l’intérieur de sa sombre membrane comme visible de l’extérieur, provoquant une expérience physique autant qu’un choc esthétique pour tous ceux qui y ont été confrontés.
À Versailles, Kapoor intervient avec un projet entièrement pensé pour ces espaces chargés d’histoire et dont l’ensemble de son exposition veut s’imprégner. Tout autant que le génie de Le Nôtre, ce sont donc les épisodes historiques ayant traversé ces lieux prestigieux qui ont suscité ses interventions dans la perspective du grand canal, mais aussi dans les bosquets et au Jeu de Paume.
Né à Bombay (aujourd’hui Mumbai), Anish Kapoor est l’un des artistes britanniques majeurs de sa génération. Ses origines indiennes ont fortement marqué les débuts de son oeuvre de sculpteur. Les premières oeuvres, au début des années 80, se caractérisaient par l’application de poudres de pigment aux couleurs vives débordant au sol, rouges, jaunes ou bleus intenses.
Les formes énigmatiques qu’elles recouvraient pouvaient évoquer de petites architectures imaginaires, ou encore des sortes de végétaux. Ces premières sculptures ont pu identifier Kapoor dès le début comme un artiste associant un certain héritage minimaliste aux formes naturelles et organiques qu’il n’a ensuite cessé de développer.
Le pigment est resté un matériau souvent utilisé par l’artiste qui accorde à la couleur une importance rare chez les sculpteurs. Il a pu le déposer à l’intérieur de cavités creusées dans la pierre, contribuant ainsi à créer un vide mystérieux que le spectateur ne sait comment appréhender. De même, lorsqu’il utilise des miroirs courbes et polis sur de grandes dimensions, comme par exemple le Sky Mirror, l’architecture ou le paysage qui s’y reflètent traduisent un monde instable et changeant, déconstruisant l’espace environnant. Homi K. Bhabha a pu parler à leur sujet d’ “oeuvres insaisissables”.
La fascination que l’on peut éprouver face à ces sculptures va de pair avec un sentiment d’inquiétante étrangeté. « Je ne veux pas réaliser une sculpture qui ne soit qu’une forme, cela ne m’intéresse pas vraiment. Ce que je veux faire, c’est une sculpture qui traite de la croyance, de la passion ou de l’expérience » a déclaré Kapoor.
Exposer le vide, insister sur les contrastes, expérimenter de nouveaux matériaux en prenant parfois le risque d’une certaine violence dans le résultat caractérisent la sculpture de Kapoor. Attiré par tout ce qui se rattache au corps, il s’intéresse à la face cachée des objets, au négatif de la forme. Le spectateur est parfois invité à pénétrer dans les sculptures qui se présentent alors comme des architectures, à en vivre l’intériorité et à voir révélés leurs surprenants espaces dissimulés depuis l’extérieur.
L’expérience à laquelle il aspire, l’artiste peut aussi la proposer avec des matériaux chargés comme la cire grasse de couleur rouge sang qui renvoie à la chair et aux entrailles. Tel est le cas de Shooting into the Corner, une installation qui sera montrée en France pour la première fois. Evocatrice sans jamais figurer la réalité, la sculpture de Kapoor est “ paysage du corps ”. Les oppositions entre le brut et le poli, le plein et le vide, la masse et l’absence de masse caractérisent sa démarche.
Artiste de la monumentalité, dont les réalisations dans des espaces publics sont déjà nombreuses et particulièrement frappantes, de Chicago à Jérusalem, Kapoor aborde Versailles avec ambition et lucidité, reprenant à travers les sculptures rassemblées quelquesuns des thèmes qui ont alimenté l’imaginaire des siècles qui se sont écoulés dans ces lieux : la magie des ruines, l’énergie des eaux mouvantes, la force symbolique du soleil, le secret des bosquets, le reflet des miroirs, la conquête de la liberté.
- Alfred Pacquement
Image: Descension © Anish Kapoor 2015