FUTUR
ANTERIEUR
Rétrofuturisme, steampunk et archéomodernisme
Le mot et le reste, 3/5/2012
L’ intense fascination pour le futur dont témoignent certaines œuvres du passé trouve sa réciproque à l’heure actuelle dans l’attrait, non moins intense, que ce dernier exerce sur de nombreux artistes contemporains, notamment à travers la figure historique du modernisme. La manière dont on envisageait autrefois le futur et le regard rétrospectif que l’époque actuelle porte sur le passé – plus particulièrement sur sa conception de la modernité et ses tentatives souvent naïves ou fantaisistes d’anticipation de l’avenir –, constituent les bases du questionnement à l’origine de l’exposition Futur antérieur.
Cette approche transversale se compose de différentes strates esthétiques et temporelles entremêlées, à travers une sélection de travaux d’artistes contemporains associée à un ensemble d’œuvres et de documents anciens – les uns remettant les autres en perspective et réciproquement.
Rétrofuturisme, steampunk et archéomodernisme ont en commun l’attrait pour les manifestations précoces de la modernité, pour l’esthétique de l’ère industrielle, pour cette idée d’un futur qui aurait pu, et, par le biais de créations contemporaines, pourrait encore à tout moment faire irruption plus tôt que prévu dans la chronologie de l’évolution humaine, donnant lieu à des disruptions esthétiques et autres paradoxes temporels savoureux et porteurs de sens.
Au-delà de ce constat, on peut légitimement se demander pourquoi, au cours des années quatre-vingt, et continuellement depuis, des auteurs de SF se détournent délibérément d’une composante a priori essentielle de leur discipline : le futur. De même, que signifie pour un artiste visuel, un musicien, ou même un concepteur de jeux vidéo, le fait d’utiliser dans son travail des esthétiques, des codes graphiques, des contenus théoriques ou même des couleurs sonores rattachés au passé ? Faut-il y voir une démarche réactionnaire ou nostalgique ? Un déni du futur – et donc, en filigranes, de notre contemporanéité – tel que ce début du XXIe siècle l’incarne ? Une réfutation de la fameuse tradition de la nouveauté instituée en dogme, précisément par la modernité artistique ? Les symptômes d’une allergie viscérale au postmodernisme flippé des années dix ?
Ce sont autant de questions auxquelles Futur antérieur tentera d’apporter des réponses, forcément anachroniques…
(Catalogue de l’exposition collective Futur antérieur, galerie du jour Agnès B., 23 mars - 26 mai 2012)
Rétrofuturisme, steampunk et archéomodernisme
Le mot et le reste, 3/5/2012
L’ intense fascination pour le futur dont témoignent certaines œuvres du passé trouve sa réciproque à l’heure actuelle dans l’attrait, non moins intense, que ce dernier exerce sur de nombreux artistes contemporains, notamment à travers la figure historique du modernisme. La manière dont on envisageait autrefois le futur et le regard rétrospectif que l’époque actuelle porte sur le passé – plus particulièrement sur sa conception de la modernité et ses tentatives souvent naïves ou fantaisistes d’anticipation de l’avenir –, constituent les bases du questionnement à l’origine de l’exposition Futur antérieur.
Cette approche transversale se compose de différentes strates esthétiques et temporelles entremêlées, à travers une sélection de travaux d’artistes contemporains associée à un ensemble d’œuvres et de documents anciens – les uns remettant les autres en perspective et réciproquement.
Rétrofuturisme, steampunk et archéomodernisme ont en commun l’attrait pour les manifestations précoces de la modernité, pour l’esthétique de l’ère industrielle, pour cette idée d’un futur qui aurait pu, et, par le biais de créations contemporaines, pourrait encore à tout moment faire irruption plus tôt que prévu dans la chronologie de l’évolution humaine, donnant lieu à des disruptions esthétiques et autres paradoxes temporels savoureux et porteurs de sens.
Au-delà de ce constat, on peut légitimement se demander pourquoi, au cours des années quatre-vingt, et continuellement depuis, des auteurs de SF se détournent délibérément d’une composante a priori essentielle de leur discipline : le futur. De même, que signifie pour un artiste visuel, un musicien, ou même un concepteur de jeux vidéo, le fait d’utiliser dans son travail des esthétiques, des codes graphiques, des contenus théoriques ou même des couleurs sonores rattachés au passé ? Faut-il y voir une démarche réactionnaire ou nostalgique ? Un déni du futur – et donc, en filigranes, de notre contemporanéité – tel que ce début du XXIe siècle l’incarne ? Une réfutation de la fameuse tradition de la nouveauté instituée en dogme, précisément par la modernité artistique ? Les symptômes d’une allergie viscérale au postmodernisme flippé des années dix ?
Ce sont autant de questions auxquelles Futur antérieur tentera d’apporter des réponses, forcément anachroniques…
(Catalogue de l’exposition collective Futur antérieur, galerie du jour Agnès B., 23 mars - 26 mai 2012)