CHRISTIAN BOLTANSKI
BUENOS AIRES
édité par Diana B. Wechsler et Jean Hubert Martin
(février 2015)
L'ensemble des interventions de Christian Boltanski à Buenos Aires, une présentation multiple et simultanée d'œuvres in situ et d'installations denses et déroutantes dans des lieux emblématiques de la mémoire argentine (le livre, édité par Jean-Hubert Martin, l'un des plus grands spécialistes de l'œuvre de Boltanski, rassemble images et textes autour des expositions et fonctionne comme une archive et une étude théorique et critique de l'expérience, du développement à la réalisation du projet).
Depuis les années 1960, Christian Boltanski développe une œuvre puissante, essentiellement autour des thèmes liés à l'identité et à la tension particulière qui existe entre la vie et la mort, et cela à partir de sujets autobiographiques et de la somme des petites histoires individuelles. Mémoire et archives sont deux des axes principaux que l'on retrouve à travers toute son œuvre. Les traces éphémères ou banales de la vie : un répertoire téléphonique, une fiche d'immigration ou des photos de famille de personnes anonymes du monde entier, constituent le matériel de son œuvre. Celles-ci se présentent comme des récits de vie et soulignent leur singularité mais aussi leur proximité avec les histoires de beaucoup d'autres personnes. Entre 1969 et 1971, Boltanski a commencé à reconstruire son enfance à partir de photographies et, pendant les années 1980, il est passé de l'autobiographie aux histoires collectives. D'immenses catalogues de photographies, des montages théâtraux et toute sorte d'installations basées sur l'exposition de la dimension à la fois singulière et anonyme de l'existence humaine, constituent les supports de son projet artistique.
C'est à partir de ces notions fondamentales et de ses parcours dans la ville réalisés lors de sa visite à Buenos Aires en 2011, qu'il a choisi d'intervenir deux lieux particulièrement emblématiques de l'histoire culturelle argentine : l'Hôtel des Immigrants, où arrivèrent des milliers d'hommes et de femmes, attirés par la possibilité de mener une nouvelle vie de ce côté du monde, et l'ancienne Bibliothèque Nationale qui a été dirigée entre autres, par Jorge Luis Borges. Dans la continuité, ont été inclus deux autres lieux : le parc technologique de Tecnópolis qui permet un très grand rapprochement avec le public, où ont été installées les cabines d'enregistrement pour l'œuvre Archives du cœur, et le MUNTREF, Musée d'Art de l'Université Nationale Tres de Febrero, où il a présenté une sélection d'œuvres clés de son répertoire.
L'orientation artistique de cet ensemble singulier offre une perspective théorique et critique qui place à Boltanski dans la trame actuelle de l'art contemporain international.
Publié suite à la série d'expositions « Boltanski Buenos Aires » en 2012.
Photographe, sculpteur, cinéaste, se définissant lui-même comme peintre bien qu'ayant abandonné ce support depuis la fin des années 1960, connu avant tout pour ses installations, Christian Boltanski (né en 1944 à Paris, vit – avec Annette Messager – et travaille à Malakoff) travaille sur la Shoah et la mémoire, en se servant d'éléments simples comme des vêtements usagers ou des données d'annuaires téléphoniques. Les supports de sa démarche artistique comportent de vastes répertoires de photographies, des montages théâtraux et des installations. Entre 1968 et 1983, il réalise également une série de court-métrages. Son projet Archives du cœur est un réservoir mondial de battements appartenant à des gens venant des quatre coins du monde et issus de toutes conditions, qu'il sauvegarde dans une archive bâtie ad hoc sur une île au Japon.
Boltanski, qui a représenté la France à la Biennale de Venise en 2011, est aujourd'hui considéré comme l'un des principaux artistes français sur la scène internationale.
BUENOS AIRES
édité par Diana B. Wechsler et Jean Hubert Martin
(février 2015)
L'ensemble des interventions de Christian Boltanski à Buenos Aires, une présentation multiple et simultanée d'œuvres in situ et d'installations denses et déroutantes dans des lieux emblématiques de la mémoire argentine (le livre, édité par Jean-Hubert Martin, l'un des plus grands spécialistes de l'œuvre de Boltanski, rassemble images et textes autour des expositions et fonctionne comme une archive et une étude théorique et critique de l'expérience, du développement à la réalisation du projet).
Depuis les années 1960, Christian Boltanski développe une œuvre puissante, essentiellement autour des thèmes liés à l'identité et à la tension particulière qui existe entre la vie et la mort, et cela à partir de sujets autobiographiques et de la somme des petites histoires individuelles. Mémoire et archives sont deux des axes principaux que l'on retrouve à travers toute son œuvre. Les traces éphémères ou banales de la vie : un répertoire téléphonique, une fiche d'immigration ou des photos de famille de personnes anonymes du monde entier, constituent le matériel de son œuvre. Celles-ci se présentent comme des récits de vie et soulignent leur singularité mais aussi leur proximité avec les histoires de beaucoup d'autres personnes. Entre 1969 et 1971, Boltanski a commencé à reconstruire son enfance à partir de photographies et, pendant les années 1980, il est passé de l'autobiographie aux histoires collectives. D'immenses catalogues de photographies, des montages théâtraux et toute sorte d'installations basées sur l'exposition de la dimension à la fois singulière et anonyme de l'existence humaine, constituent les supports de son projet artistique.
C'est à partir de ces notions fondamentales et de ses parcours dans la ville réalisés lors de sa visite à Buenos Aires en 2011, qu'il a choisi d'intervenir deux lieux particulièrement emblématiques de l'histoire culturelle argentine : l'Hôtel des Immigrants, où arrivèrent des milliers d'hommes et de femmes, attirés par la possibilité de mener une nouvelle vie de ce côté du monde, et l'ancienne Bibliothèque Nationale qui a été dirigée entre autres, par Jorge Luis Borges. Dans la continuité, ont été inclus deux autres lieux : le parc technologique de Tecnópolis qui permet un très grand rapprochement avec le public, où ont été installées les cabines d'enregistrement pour l'œuvre Archives du cœur, et le MUNTREF, Musée d'Art de l'Université Nationale Tres de Febrero, où il a présenté une sélection d'œuvres clés de son répertoire.
L'orientation artistique de cet ensemble singulier offre une perspective théorique et critique qui place à Boltanski dans la trame actuelle de l'art contemporain international.
Publié suite à la série d'expositions « Boltanski Buenos Aires » en 2012.
Photographe, sculpteur, cinéaste, se définissant lui-même comme peintre bien qu'ayant abandonné ce support depuis la fin des années 1960, connu avant tout pour ses installations, Christian Boltanski (né en 1944 à Paris, vit – avec Annette Messager – et travaille à Malakoff) travaille sur la Shoah et la mémoire, en se servant d'éléments simples comme des vêtements usagers ou des données d'annuaires téléphoniques. Les supports de sa démarche artistique comportent de vastes répertoires de photographies, des montages théâtraux et des installations. Entre 1968 et 1983, il réalise également une série de court-métrages. Son projet Archives du cœur est un réservoir mondial de battements appartenant à des gens venant des quatre coins du monde et issus de toutes conditions, qu'il sauvegarde dans une archive bâtie ad hoc sur une île au Japon.
Boltanski, qui a représenté la France à la Biennale de Venise en 2011, est aujourd'hui considéré comme l'un des principaux artistes français sur la scène internationale.