INITIALES M.V. (Monte
Verità)
Juillet 2014
Le quatrième numéro de la revue d'art et de recherche « rétro-prospective » s'intéresse à l'utopie « réalisée » de Monte Verità, première colonie artistique d'Europe et communauté « contre-culturelle » avant la lettre composée d'artistes, de mystiques et d'anarchistes qui attira Mikhaïl Bakounine, D.H. Lawrence, les Dadaïstes, Hermann Hesse, James Joyce, Isadora Duncan, Suzanne Perrottet, Paul Klee, Gerhart Hauptmann, Max Weber, Ernst Bloch, etc.
Monte Verità revisité, constellé, réinitialisé : après George Maciunas, John Baldessari et Marguerite Duras, c'est à une expérience collective et à un lieu que s'intéresse en 2014 la revue Initiales avec cette quatrième livraison dédiée à Monte Verità. Une communauté à géométrie variable à laquelle théoriciens et artistes donneront corps à travers les 130 pages de cette revue d'art et de recherche « rétro-prospective ».
Initiales M.V. pour Monte Veritá, du nom de cette colline du canton du Tessin en Suisse où s'implanta, en 1900 et jusqu'à la fin de la Première guerre mondiale, une communauté d'artistes et anarchistes pré-hippie.
Un collectif donc, à rebours du travail de décryptage d'une figure unique, puisqu'ici, de l'écrivain Herman Hesse au pyschanalyste Otto Gross, en passant par Dalcroze et Laban, deux théoriciens de l'art chorégraphique, les danseuses Mary Wigman et Isadora Duncan ou encore l'économiste Max Weber, c'est toute une galerie de portraits qui s'offre à nous. Et autant de personnalités diverses, réunies temporairement, le temps d'un projet qui connaîtra ses heures de gloire avant une descente aux enfers parfois mal interprétée.
Autre enjeu majeur pour cette revue d'art et de recherche qu'est la revue Initiales, la disparition relative de cet épisode qui échappa longtemps aux radars de l'histoire de l'art, jusqu'à sa redécouverte, à la fin des années 1970, par le commissaire d'exposition Harald Szeemann. Et donc une réflexion plus générale sur la question et la matérialité de l'archive. Installé à Tegna, à quelques kilomètres de Monte Veritá, Szeemann fondera successivement, en 1978, 1983 et 1987, trois musées documentant les vestiges de l'ancienne communauté – dont l'un d'entre eux, construit sur le site de l'ancienne Casa Anatta accueille depuis 1981 l'exposition permanente « Les Mamelles de la vérité ». Curateur et théroricien culte, Harald Szeemann sera l'une des figures à hanter ce projet éditorial. Le contexte politique, économique et idéologique de cette période, qui présente bien des similitudes avec notre époque, constituera également un angle de lecture.
De nombreux artistes d'aujourd'hui enfin, de Kaye Donachie à Nico Vascellari en passant par David Evrard, Lola Gonzalez, Gaëlle Cintré ou Romana Schmalisch viendront également émailler ce quatrième numéro.
Deux fois par ans, Initiales, revue produite et éditée par l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA) de Lyon, esquisse les contours d'une galerie de « portraits en creux » en s'organisant autour de « figures-source », existantes ou fictives. Des figures d'artistes, philosophes, écrivains, architectes ou cinéastes dont le dénominateur commun est qu'elles ont « fait école » dans leur discipline et au-delà, dans les champs qu'elles ont investis ou traversés. L'œuvre, la pensée mais plus encore les méthodes déployées, les pistes explorées (et parfois avortées) ou les réseaux créés par cette figure de référence servent de sous-texte ou de script à chacune des livraisons.
Réunissant, à partir d'une même figure, une série de contributions centrifuges, Initiales met ainsi en jeu un usage de la source et une expérience du temps qui ne sont ni ceux de l'historien ni ceux du scientifique, mais qui sont à l'œuvre dans le travail de l'art et qui sont au cœur de la réflexion menée depuis 2004 par le groupe de recherche ACTH (Art contemporain et temps de l'histoire) de l'ENSBA Lyon.
Juillet 2014
Le quatrième numéro de la revue d'art et de recherche « rétro-prospective » s'intéresse à l'utopie « réalisée » de Monte Verità, première colonie artistique d'Europe et communauté « contre-culturelle » avant la lettre composée d'artistes, de mystiques et d'anarchistes qui attira Mikhaïl Bakounine, D.H. Lawrence, les Dadaïstes, Hermann Hesse, James Joyce, Isadora Duncan, Suzanne Perrottet, Paul Klee, Gerhart Hauptmann, Max Weber, Ernst Bloch, etc.
Monte Verità revisité, constellé, réinitialisé : après George Maciunas, John Baldessari et Marguerite Duras, c'est à une expérience collective et à un lieu que s'intéresse en 2014 la revue Initiales avec cette quatrième livraison dédiée à Monte Verità. Une communauté à géométrie variable à laquelle théoriciens et artistes donneront corps à travers les 130 pages de cette revue d'art et de recherche « rétro-prospective ».
Initiales M.V. pour Monte Veritá, du nom de cette colline du canton du Tessin en Suisse où s'implanta, en 1900 et jusqu'à la fin de la Première guerre mondiale, une communauté d'artistes et anarchistes pré-hippie.
Un collectif donc, à rebours du travail de décryptage d'une figure unique, puisqu'ici, de l'écrivain Herman Hesse au pyschanalyste Otto Gross, en passant par Dalcroze et Laban, deux théoriciens de l'art chorégraphique, les danseuses Mary Wigman et Isadora Duncan ou encore l'économiste Max Weber, c'est toute une galerie de portraits qui s'offre à nous. Et autant de personnalités diverses, réunies temporairement, le temps d'un projet qui connaîtra ses heures de gloire avant une descente aux enfers parfois mal interprétée.
Autre enjeu majeur pour cette revue d'art et de recherche qu'est la revue Initiales, la disparition relative de cet épisode qui échappa longtemps aux radars de l'histoire de l'art, jusqu'à sa redécouverte, à la fin des années 1970, par le commissaire d'exposition Harald Szeemann. Et donc une réflexion plus générale sur la question et la matérialité de l'archive. Installé à Tegna, à quelques kilomètres de Monte Veritá, Szeemann fondera successivement, en 1978, 1983 et 1987, trois musées documentant les vestiges de l'ancienne communauté – dont l'un d'entre eux, construit sur le site de l'ancienne Casa Anatta accueille depuis 1981 l'exposition permanente « Les Mamelles de la vérité ». Curateur et théroricien culte, Harald Szeemann sera l'une des figures à hanter ce projet éditorial. Le contexte politique, économique et idéologique de cette période, qui présente bien des similitudes avec notre époque, constituera également un angle de lecture.
De nombreux artistes d'aujourd'hui enfin, de Kaye Donachie à Nico Vascellari en passant par David Evrard, Lola Gonzalez, Gaëlle Cintré ou Romana Schmalisch viendront également émailler ce quatrième numéro.
Deux fois par ans, Initiales, revue produite et éditée par l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA) de Lyon, esquisse les contours d'une galerie de « portraits en creux » en s'organisant autour de « figures-source », existantes ou fictives. Des figures d'artistes, philosophes, écrivains, architectes ou cinéastes dont le dénominateur commun est qu'elles ont « fait école » dans leur discipline et au-delà, dans les champs qu'elles ont investis ou traversés. L'œuvre, la pensée mais plus encore les méthodes déployées, les pistes explorées (et parfois avortées) ou les réseaux créés par cette figure de référence servent de sous-texte ou de script à chacune des livraisons.
Réunissant, à partir d'une même figure, une série de contributions centrifuges, Initiales met ainsi en jeu un usage de la source et une expérience du temps qui ne sont ni ceux de l'historien ni ceux du scientifique, mais qui sont à l'œuvre dans le travail de l'art et qui sont au cœur de la réflexion menée depuis 2004 par le groupe de recherche ACTH (Art contemporain et temps de l'histoire) de l'ENSBA Lyon.