CHANTAL AUBRY
LA FEMME ET LE TRAVESTI
Rouergue, 10/10/2012
Négligée, mal connue, peu explorée, l'une des origines du travestissement est l'interdiction faite à la femme de circuler librement dans l'espace public. Telle est en effet la domination masculine, telle est l'appropriation par l'homme du corps de la femme, qu'il ne tolère pas qu'elle puisse se déplacer librement. Aux femmes le harem, le gynécée, le couvent ; aux hommes la guerre, la parole publique, le pouvoir, le contrôle sur la descendance et, par suite, sur le patrimoine.
Le livre s'articule en trois parties : l'univers de l'acteur travesti à travers le Japon des onnagatas, l'opéra chinois, la danse chakri du Rajasthan, le théâtre élisabéthain, l'Italie des castrats mais aussi les mondes de Pirandello ou de Jean Genêt ; le travestissement des femmes comme stratégie d'émancipation : Jeanne d'Arc, Louise Labbé, Jeanne Baré (femme marin), Calamity Jane, Isabelle Eberhardt, Colette, Claude Cahun, etc ; le travesti comme subversion : le butô japonais des années 1960, le théâtre argentin du Paris des années 1970, les metteurs en scène et chorégraphes d'aujourd'hui, sans oublier la mode, la pop, etc.
Journaliste et écrivain, Chantal Aubry a exercé plusieurs fonctions dans l'édition et dans la presse. Successivement responsable à partir de 1987 du service culture au quotidien La Croix puis grand reporter à partir de 1994 dans le même journal, elle a mené parallèlement une activité de critique de danse, de 1981 à 2001, qui l'a amenée à publier dans divers supports (Libération, L'Evénément du Jeudi, Révolution, Les Lettres françaises) ainsi que dans la presse spécialisée (Pour la danse) et les revues d'art (Art vivant, Art Press).Parmi ses publications, Dominique Bagouet, une biographie (éd. Bernard Coutaz,1989) et Yano, un artiste japonais à Paris (Centre national de la Danse, 2008).