TURBULENCES
commissaires de l’exposition : David
Rosenberg et Pierre Sterckx
Espace culturel Louis Vuitton
60, rue de
Bassano - 101, avenue des Champs-Élysées - Paris
21 juin — 16 septembre 2012
Léonard de Vinci est le tout premier artiste à s’intéresser à ce
processus et à employer le mot italien de « torbolenza ». Il dessine et observe
avec une attention toute particulière le moment de transition conduisant de
l’écoulement laminaire à l’écoulement tourbillonnaire lorsque surgissent
entrelacs, spirales, volutes et motifs se régénérant sans
cesse.
Contrairement à d’autres états de la matière dits « stables ou
équilibrés », les processus turbulents sont extrêmement instables, irréversibles
mais surtout imprévisibles.
Aujourd’hui, que ce soit à l’aide de nouvelles
technologies ou de dispositifs rudimentaires, d’images virtuelles ou de dessin
traditionnel, des artistes issus d’horizons différents explorent les multiples
potentialités plastiques et philosophiques de la notion de turbulence. Ils
élaborent aussi divers systèmes de notation graphique, picturale ou sculpturale
permettant de « cartographier » ces mouvements déconcertants et impromptus de la
matière.
Espace immersif et installations vidéo de Pascal Haudressy et
Ryoichi Kurokawa mêlant images, sons ou sculptures; souffleries et turbines
produisant des tourbillons d’air ou de liquide d’Atilla Csörgo, de Zilvinas
Kempinas, de Petroc Sesti ou de Jorinde Voigt; mur semblant se liquéfier de
Loris Cecchini; sculptures évoluant au gré des variations de champs magnétiques
de Sachiko Kodama, ondes et flux mécaniques d’Élias Crespin, champ coloré
tourbillonnant de Miguel Chevalier à explorer à travers le corps et le regard;
mutations de pixels par Angela Bulloch : cette exposition — traversée par des
flux constants — rassemble les oeuvres de dix artistes de différentes
nationalités explorant de multiples manières (à travers des machines, des
images, des processus physiques) l’art de jouer avec la turbulence.
Vortex,
flux, accélération, effervescence : bien loin des détraquements menaçants du
chaos total, les oeuvres présentées ici fonctionnent à l’instar de « turbines »
génératrices de processus, de structures et de formes en devenir. L’ordre et le
désordre étroitement mêlés ensemencent un champ fécond, dynamique