SOPHIE DUPLAIX
GINA PANE
terre-artiste-ciel
Actes Sud, mars 2012
Figure majeure de l’art corporel en France, Gina Pane (1939-1990) a marqué les années 1970 par des « actions » à forte charge symbolique. Le corps, dont elle a révélé le langage – biologique, psychologique, esthétique et social – a été le médium même de son œuvre. Les blessures superficielles qu’elle s’infligeaient étaient conçues, non comme une mutilation, mais comme une identification, une inscription, une façon de communi(qu)er. De l’émotion suscitée par ces blessures, offertes en miroir au spectateur « anesthésié », aux réactions de rejet qui entourèrent ses gestes radicaux, Gina Pane a malgré elle bâti un mythe que seule une nouvelle lecture de l’œuvre peut remettre en perspective.
Peu d’artistes ont investi avec autant de force et de rigueur la dimension charnelle dans toutes ses strates signifiantes : corps social, corps biologique, corps transsubstantié, corps cosmique. Le langage plastique que Gina Pane a élaboré est en effet sans précédent. La charge émotionnelle et spirituelle qui traverse l’œuvre l’inscrit non pas de façon réductrice dans une époque ou un courant, mais dans un registre universel qui la rend intemporelle. Il n’est pas étonnant qu’elle soit regardée et citée aujourd’hui par les jeunes générations comme une œuvre de référence, fascinante et exemplaire.
Sophie Duplaix relit ici dans sa globalité une œuvre assimilée trop exclusivement à l’art corporel, et appréhende de façon renouvelée l’inscription historique de l’artiste, notamment grâce à l’étude et la reproduction d’œuvres et d’archives inédites. Elle introduit progressivement le vocabulaire symbolique de l’artiste grâce à l’analyse d’une importante sélection d’œuvres et une abondante iconographie en couleur. Elle restitue pour la première fois le réseau complexe des relations qui unissent dans une même approche conceptuelle des démarches extrêmement éloignées sur le plan formel, et replace les œuvres dans leur contexte d’émergence et dans le faisceau de références qui les ont nourries. Elle approfondit particulièrement la question de la réception du travail de Gina Pane et des malentendus qu’il a pu susciter. Chacune des quatre grandes sections du livre – « Psyché », « Communi(qu)er », « La construction d’un mythe », « Terre – Artiste – Ciel » –, inclut non seulement les œuvres incontournables mais aussi les plus confidentielles.
Sophie Duplaix est conservatrice en chef des Collections contemporaines au Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris. En 2005, elle a présenté l’exposition Gina Pane. Terre – Artiste – Ciel, qui proposait une première relecture de l’œuvre de l’artiste.
Elle a été commissaire de nombreuses expositions parmi lesquelles Sons & Lumières. Une histoire du son dans l’art du XXe siècle (2004-2005), Annette Messager. Les Messagers (2007), Jacques Villeglé. La comédie urbaine (2008-2009), Paris-Delhi-Bombay… (2011). Elle dirige également un séminaire conjoint de l’Ecole du Louvre/Ecole nationale supérieure des beaux-arts, consacré à la gestion scientifique des œuvres d’art contemporain complexes, de l’installation à la performance.
GINA PANE
terre-artiste-ciel
Actes Sud, mars 2012
Figure majeure de l’art corporel en France, Gina Pane (1939-1990) a marqué les années 1970 par des « actions » à forte charge symbolique. Le corps, dont elle a révélé le langage – biologique, psychologique, esthétique et social – a été le médium même de son œuvre. Les blessures superficielles qu’elle s’infligeaient étaient conçues, non comme une mutilation, mais comme une identification, une inscription, une façon de communi(qu)er. De l’émotion suscitée par ces blessures, offertes en miroir au spectateur « anesthésié », aux réactions de rejet qui entourèrent ses gestes radicaux, Gina Pane a malgré elle bâti un mythe que seule une nouvelle lecture de l’œuvre peut remettre en perspective.
Peu d’artistes ont investi avec autant de force et de rigueur la dimension charnelle dans toutes ses strates signifiantes : corps social, corps biologique, corps transsubstantié, corps cosmique. Le langage plastique que Gina Pane a élaboré est en effet sans précédent. La charge émotionnelle et spirituelle qui traverse l’œuvre l’inscrit non pas de façon réductrice dans une époque ou un courant, mais dans un registre universel qui la rend intemporelle. Il n’est pas étonnant qu’elle soit regardée et citée aujourd’hui par les jeunes générations comme une œuvre de référence, fascinante et exemplaire.
Sophie Duplaix relit ici dans sa globalité une œuvre assimilée trop exclusivement à l’art corporel, et appréhende de façon renouvelée l’inscription historique de l’artiste, notamment grâce à l’étude et la reproduction d’œuvres et d’archives inédites. Elle introduit progressivement le vocabulaire symbolique de l’artiste grâce à l’analyse d’une importante sélection d’œuvres et une abondante iconographie en couleur. Elle restitue pour la première fois le réseau complexe des relations qui unissent dans une même approche conceptuelle des démarches extrêmement éloignées sur le plan formel, et replace les œuvres dans leur contexte d’émergence et dans le faisceau de références qui les ont nourries. Elle approfondit particulièrement la question de la réception du travail de Gina Pane et des malentendus qu’il a pu susciter. Chacune des quatre grandes sections du livre – « Psyché », « Communi(qu)er », « La construction d’un mythe », « Terre – Artiste – Ciel » –, inclut non seulement les œuvres incontournables mais aussi les plus confidentielles.
Sophie Duplaix est conservatrice en chef des Collections contemporaines au Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris. En 2005, elle a présenté l’exposition Gina Pane. Terre – Artiste – Ciel, qui proposait une première relecture de l’œuvre de l’artiste.
Elle a été commissaire de nombreuses expositions parmi lesquelles Sons & Lumières. Une histoire du son dans l’art du XXe siècle (2004-2005), Annette Messager. Les Messagers (2007), Jacques Villeglé. La comédie urbaine (2008-2009), Paris-Delhi-Bombay… (2011). Elle dirige également un séminaire conjoint de l’Ecole du Louvre/Ecole nationale supérieure des beaux-arts, consacré à la gestion scientifique des œuvres d’art contemporain complexes, de l’installation à la performance.