sabato 24 agosto 2013

SUSAN HILLER: CHANNELS - LA SYNAGOGUE DE DELME


SUSAN HILLER
CHANNELS
Centre d’art contemporain la synagogue de Delme 33 rue Poincaré - Delme
12/6/2013 - 29/9/2013

Le centre d’art contemporain – la synagogue de Delme est heureux de présenter durant tout l’été l’exposition personnelle de Susan Hiller. Artiste américaine, résidant à Londres depuis 1969, Susan Hiller est une des artistes les plus influentes de la scène britannique depuis 40 ans. Channels a été produite par Matt’s Gallery à Londres et est présentée dans une version française enregistrée pour l’occasion par le centre d’art.

Channels est un immense mur de couleurs et de sons, composé de plus d’une centaine de téléviseurs analogiques, dont les écrans bleu et gris, les voix désincarnées et le grésillement de bruits blancs forment un collage de témoignages d’expériences de mort imminente, savamment orchestrés par l’artiste.
L’œuvre se déploie doucement et les visiteurs la découvrent pas à pas : ils s’assoient, observent et attendent devant des écrans sans images, sur lesquels apparaît un ballet de couleurs dont les teintes varient lentement. Soudain une voix émerge et perce le silence. D’autres voix la rejoignent, et elles s’élèvent toutes ensemble, dans un murmure d’humanité naissante. Le visiteur s’efforce de discerner les bribes de récits émanant des écrans qui scintillent de différentes couleurs. Les voix vont et viennent, et des histoires singulières d’expériences de mort imminente, rassemblées depuis de nombreuses années aux quatre coins du monde, nous parviennent nettement.
Les multiples descriptions anonymes contiennent des éléments récurrents, délivrés d’une voix claire et neutre : lumières iridescentes, chaleur soudaine, flottement au dessus de son propre corps, perte des sentiments de douleur ou de peur, rencontres avec des inconnus ou des membres de sa propre famille décédés depuis longtemps, expliquant que l’heure n’est pas venue, juste avant un retour à la conscience.
Susan Hiller s’intéresse aux aspects marginaux et mystérieux de l’expérience humaine – ce que l’on considère comme trivial ou irrationnel (et que la modernité cherche souvent à minorer) ou ce que l’on a tendance à mépriser, tels que les phénomènes énigmatiques, la foi ou la croyance. L’artiste ne cherche pas à présumer de la « vérité » des expériences de mort imminente, mais les présente plus simplement comme un aspect de la vie, un artefact culturel, ou un fait social.
Tandis que les témoins relatent leurs souvenirs sans trahir de sentiments, l’effet cumulé du témoignage et des silences qui ponctuent la pièce, provoquent chez le spectateur / auditeur une intense émotion.
Susan Hiller a longtemps été fascinée par l’inquiétante étrangeté, inhérente aux voix immatérielles et elle explique : « je m’intéresse à la dimension spectrale, à l’étrange et à la part d’ombre qui émane des sons enregistrés, car ils ne permettent plus de distinguer les voix de ceux qui sont morts depuis longtemps, de celle des vivants. » Avec Channels, Susan Hiller explore la relation entre la technologie, l’étrange et l’au-delà.
Susan Hiller vit et travaille principalement à Londres. Ses installations d’avant-garde, ses vidéos multi-écrans et ses œuvres sonores ont acquis une reconnaissance internationale et ont largement influencé la jeune scène britannique. Au fil d’une éminente carrière de plus de 40 ans, Susan Hiller a fait usage de sources aussi diverses que les rêves, les cartes postales, les spectacles de marionnettes, les films d’horreur, l’observation des OVNI… pour concevoir des œuvres marquantes. A partir d’éléments éphémères, parfois apparemment sans importance, Susan Hiller réalise des pièces qui impliquent le public comme témoin des lacunes et des contradictions de notre vie culturelle collective.

Susan Hiller est née en 1940 aux Etats-Unis. Elle vit et travaille à Londres.
De nombreuses expositions personnelles et collectives lui ont été consacrées dans le monde entier, et plusieurs rétrospectives ont retracé l’ensemble de son travail : à l’ICA de Londres en 1986, la Tate Liverpool en 1996 et à la Tate Britain à Londres en 2011. Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses collections publiques et privées, dont le Musée National d’Art Moderne à Paris, le Frac Bourgogne à Dijon, le centre d’art contemporain d’Inhotim au Brésil, la collection du Deutscher Bundestag à Berlin, la Fondation Serralves à Porto, le Ludwig Museum à Cologne, le Moderner Museet à Stockholm, le Moma / Museum of Modern Art à New York, la Tate à Londres, le Tokyo Metropolitan Museum of Photography à Tokyo, la collection de la Banque UBS à Zürich, le Victoria and Albert Museum à Londres.
Susan Hiller a également été commissaire de quelques expositions. L’une d’elles, intitulée Dream Machine, a été présentée dans plusieurs institutions entre 2000 et 2004 et a donné lieu à l’écriture d’un livre éponyme. Elle est co-auteure de Dreams: Visions of the Night, publié en France par Le Seuil (1976) ; elle est l’auteure de The Dream & The Word (Blackdog, Londres, 2012) et de The Provisional Texture of Reality: Selected Talks and Texts (JRP Ringier, Bâle, 2008).

Image : Susan Hiller, Channels, 2013
Photographie de l’installation par Bernard Mills
Courtesy the artist, Timothy Taylor Gallery and Matt’s Gallery, London.