Revue de Sciences Humaines
n. 310 (juin 2013)
PHOTOGRAPHIE ET LITTÉRATURE : FRICTIONS DE RÉEL
sous la direction de Jacqueline Guittard
Presses Universitaires du Septentrion
L'image numérique et sa facilité d'usage sont à l’origine de la prolifération iconique qui gagne aujourd’hui tous les espaces de l’expression, y compris celui de la littérature. Le monde en est-il devenu plus lisible ou au contraire plus encombré ? Les ouvrages contemporains faisant appel à la photographie – argentique ou non – ne constituent pas une nouveauté, mais ils se multiplient dans des directions tellement diverses que les classer revient à se demander s’ils fondent aujourd’hui un nouveau genre, traversé de multiples courants. L’un des plus dominants – ici présenté – vise avec beaucoup d’exigence la « réalité du réel », une réalité marquée par les traces des activités économiques et sociales humaines, mais surtout un réel de décomposition. Pour en faire le récit, le voyage et le déplacement sont alors nécessaires à l’écrivain comme l’est aussi le photographe qui l’accompagne. Ce nouveau tandem réactualise dans une démarche heuristique ce qu’accomplissent au plan herméneutique les auteurs de polars, leurs couples de « flics » ou leurs enquêteurs-journalistes. À l’opposé, se déploient sur le web des tentatives qui usent de toutes les possibilités de l’image numérique et de son partage pour projeter dans l’univers virtuel des bulles cosmogoniques soufflées depuis notre ici-bas terrestre. Ces expériences composent dans ce nouvel espace immatériel des œuvres en rupture totale avec les pratiques culturelles de création et de réception normalisées, mais toujours vives.
n. 310 (juin 2013)
PHOTOGRAPHIE ET LITTÉRATURE : FRICTIONS DE RÉEL
sous la direction de Jacqueline Guittard
Presses Universitaires du Septentrion
L'image numérique et sa facilité d'usage sont à l’origine de la prolifération iconique qui gagne aujourd’hui tous les espaces de l’expression, y compris celui de la littérature. Le monde en est-il devenu plus lisible ou au contraire plus encombré ? Les ouvrages contemporains faisant appel à la photographie – argentique ou non – ne constituent pas une nouveauté, mais ils se multiplient dans des directions tellement diverses que les classer revient à se demander s’ils fondent aujourd’hui un nouveau genre, traversé de multiples courants. L’un des plus dominants – ici présenté – vise avec beaucoup d’exigence la « réalité du réel », une réalité marquée par les traces des activités économiques et sociales humaines, mais surtout un réel de décomposition. Pour en faire le récit, le voyage et le déplacement sont alors nécessaires à l’écrivain comme l’est aussi le photographe qui l’accompagne. Ce nouveau tandem réactualise dans une démarche heuristique ce qu’accomplissent au plan herméneutique les auteurs de polars, leurs couples de « flics » ou leurs enquêteurs-journalistes. À l’opposé, se déploient sur le web des tentatives qui usent de toutes les possibilités de l’image numérique et de son partage pour projeter dans l’univers virtuel des bulles cosmogoniques soufflées depuis notre ici-bas terrestre. Ces expériences composent dans ce nouvel espace immatériel des œuvres en rupture totale avec les pratiques culturelles de création et de réception normalisées, mais toujours vives.