MARCEL BROODTHAERS
MUSÉE D'ART MODERNE - DÉPARTEMENT DES AIGLES
Monnaie de Paris 11, Quai de Conti - Paris
18/4/2015 - 5/7/2015
Marcel Broodthaers est un artiste polymorphe, poète, plasticien, réalisateur de films, photographe, qui a anticipé la réflexion sur les rapports entre l’œuvre d’art, le musée et le public.
Son œuvre résonne tout particulièrement à la Monnaie de Paris qui s’interroge elle-même sur ses collections et sur le parcours muséographique qui ouvrira en 2016. Marcel Broodthaers a créé une production artistique majeure sur une période de seulement dix années. Abandonnant ses études de chimie en 1942, son travail est rythmé par la poésie, des publications d’articles et de critiques d’art dans des revues belges, mais aussi par le cinéma. Ses modèles étaient alors Mallarmé et Magritte qui l’ont profondément influencé, sans oublier Courbet, David, Ingres et Corot.
En 1962, Marcel Broodthaers est déclaré et signé « œuvre d’art authentique et véritable » par Piero Manzoni qui lui délivre une carte d’authenticité.
C’est en 1964 qu’il plante dans du plâtre 50 exemplaires invendus de son dernier recueil de poésie intitulé Pense-Bête, œuvre qu’il expose pour la première fois à la galerie Saint-Laurent à Bruxelles. Il déclare sur le carton d’invitation de l’exposition :
Cette première exposition personnelle de Marcel Broodthaers marque ses « débuts » officiels en tant qu’artiste. L’humour traverse son travail qui joue sur les rapports entre l’œuvre et sa représentation, entre l’original et la copie, entre la fiction et le réel.
Le Musée d’Art Moderne - Département des Aigles, à laquelle l’exposition à la Monnaie de Paris est dédiée, s’inscrit dans le contexte de 1968 en Europe, marqué par la réflexion sur les changements de la société, de l’art et de ses institutions. Malgré lui, Marcel Broodthaers en devient l’un des acteurs majeurs en participant notamment à l’occupation de la Salle de Marbre du Palais des Beaux Arts de Bruxelles.
Marcel Broodthaers s’autoproclame « directeur » et « conservateur » du Musée d’Art Moderne - Département des Aigles. Il l’annonce dans des lettres ouvertes sur papier en tête de la Section Littéraire. Il ouvre la Section XIXème dans sa maison à Bruxelles au 30, rue de la Pépinière. Composée de cartes postales, d’une projection, de caisses vides de transport d’œuvres, cette section du musée le point de départ de sa renommée internationale. Chaque nouvelle section s’ouvre dans une ville différente, connaissant elles aussi des ouvertures officielles, par exemple la Section XVIIème siècle à Anvers.
Une institution qui, durant quatre ans, entre 1968 et 1972, va interroger la valeur de l’œuvre d’art en soit et dans son contexte d’exposition. Un questionnement de la notion de musée et de son rôle que Broodthaers fait passer entre le ton de la fiction et de la réalité.
« Une fiction permet de saisir la vérité et en même temps ce qu’elle cache ».
La Monnaie de Paris propose une approche intuitive de l’œuvre de Marcel Broodthaers et de son histoire fascinante avec son épouse, Maria Gilissen. C’est à travers sa mémoire et sa vision qu’est conçue cette exposition après trois ans de recherches, pour présenter à la Monnaie de Paris pour la première fois non pas l’intégralité mais des « détails » de la section majeure du musée, la Section des Figures, grâce aux prêts des mêmes institutions, collectionneurs, antiquaires qui avaient été contactés à l’époque par le Département des Aigles.
Vingt-quatre ans après la rétrospective que lui a consacré le Jeu de Paume, cette exposition ouvre à Paris où il n’avait jamais présenté de section de son musée mais qui avait accueilli au Centre National d’Art Contemporain (Hôtel Rothschild) en 1975 sa dernière exposition et l’une de ses réalisations les plus significatives, L’Angélus de Daumier, sous la direction de Pontus Hultén assisté par Jacques Caumont puis Alfred Pacquement qui préfigurait l’ouverture du Centre Georges Pompidou. A cette occasion, Marcel Broodthaers semble avoir le sentiment d’être arrivé à une forme d’aboutissement de ses réflexions sur l’art.
La Monnaie de Paris s’est confrontée à la même question que les autres institutions qui ont montré son travail depuis son décès : comment exposer l’œuvre d’un artiste qui fait de l’exposition elle-même un moyen d’expression artistique ? Marcel Broodthaers termine son aventure du musée en 1972 à la Documenta V avec le Musée d’Art Ancien. Galerie du XXème siècle.
« Fondé en 1968 à Bruxelles, sous la pression des vues politiques du moment, ce musée ferme ses portes avec la Documenta. Il sera passé d’une forme héroïque et solitaire à une forme voisine de la consécration […] Il est donc logique qu’à présent, il se fige dans l’ennui ».
MUSÉE D'ART MODERNE - DÉPARTEMENT DES AIGLES
Monnaie de Paris 11, Quai de Conti - Paris
18/4/2015 - 5/7/2015
Marcel Broodthaers est un artiste polymorphe, poète, plasticien, réalisateur de films, photographe, qui a anticipé la réflexion sur les rapports entre l’œuvre d’art, le musée et le public.
Son œuvre résonne tout particulièrement à la Monnaie de Paris qui s’interroge elle-même sur ses collections et sur le parcours muséographique qui ouvrira en 2016. Marcel Broodthaers a créé une production artistique majeure sur une période de seulement dix années. Abandonnant ses études de chimie en 1942, son travail est rythmé par la poésie, des publications d’articles et de critiques d’art dans des revues belges, mais aussi par le cinéma. Ses modèles étaient alors Mallarmé et Magritte qui l’ont profondément influencé, sans oublier Courbet, David, Ingres et Corot.
En 1962, Marcel Broodthaers est déclaré et signé « œuvre d’art authentique et véritable » par Piero Manzoni qui lui délivre une carte d’authenticité.
C’est en 1964 qu’il plante dans du plâtre 50 exemplaires invendus de son dernier recueil de poésie intitulé Pense-Bête, œuvre qu’il expose pour la première fois à la galerie Saint-Laurent à Bruxelles. Il déclare sur le carton d’invitation de l’exposition :
Cette première exposition personnelle de Marcel Broodthaers marque ses « débuts » officiels en tant qu’artiste. L’humour traverse son travail qui joue sur les rapports entre l’œuvre et sa représentation, entre l’original et la copie, entre la fiction et le réel.
Le Musée d’Art Moderne - Département des Aigles, à laquelle l’exposition à la Monnaie de Paris est dédiée, s’inscrit dans le contexte de 1968 en Europe, marqué par la réflexion sur les changements de la société, de l’art et de ses institutions. Malgré lui, Marcel Broodthaers en devient l’un des acteurs majeurs en participant notamment à l’occupation de la Salle de Marbre du Palais des Beaux Arts de Bruxelles.
Marcel Broodthaers s’autoproclame « directeur » et « conservateur » du Musée d’Art Moderne - Département des Aigles. Il l’annonce dans des lettres ouvertes sur papier en tête de la Section Littéraire. Il ouvre la Section XIXème dans sa maison à Bruxelles au 30, rue de la Pépinière. Composée de cartes postales, d’une projection, de caisses vides de transport d’œuvres, cette section du musée le point de départ de sa renommée internationale. Chaque nouvelle section s’ouvre dans une ville différente, connaissant elles aussi des ouvertures officielles, par exemple la Section XVIIème siècle à Anvers.
Une institution qui, durant quatre ans, entre 1968 et 1972, va interroger la valeur de l’œuvre d’art en soit et dans son contexte d’exposition. Un questionnement de la notion de musée et de son rôle que Broodthaers fait passer entre le ton de la fiction et de la réalité.
« Une fiction permet de saisir la vérité et en même temps ce qu’elle cache ».
La Monnaie de Paris propose une approche intuitive de l’œuvre de Marcel Broodthaers et de son histoire fascinante avec son épouse, Maria Gilissen. C’est à travers sa mémoire et sa vision qu’est conçue cette exposition après trois ans de recherches, pour présenter à la Monnaie de Paris pour la première fois non pas l’intégralité mais des « détails » de la section majeure du musée, la Section des Figures, grâce aux prêts des mêmes institutions, collectionneurs, antiquaires qui avaient été contactés à l’époque par le Département des Aigles.
Vingt-quatre ans après la rétrospective que lui a consacré le Jeu de Paume, cette exposition ouvre à Paris où il n’avait jamais présenté de section de son musée mais qui avait accueilli au Centre National d’Art Contemporain (Hôtel Rothschild) en 1975 sa dernière exposition et l’une de ses réalisations les plus significatives, L’Angélus de Daumier, sous la direction de Pontus Hultén assisté par Jacques Caumont puis Alfred Pacquement qui préfigurait l’ouverture du Centre Georges Pompidou. A cette occasion, Marcel Broodthaers semble avoir le sentiment d’être arrivé à une forme d’aboutissement de ses réflexions sur l’art.
La Monnaie de Paris s’est confrontée à la même question que les autres institutions qui ont montré son travail depuis son décès : comment exposer l’œuvre d’un artiste qui fait de l’exposition elle-même un moyen d’expression artistique ? Marcel Broodthaers termine son aventure du musée en 1972 à la Documenta V avec le Musée d’Art Ancien. Galerie du XXème siècle.
« Fondé en 1968 à Bruxelles, sous la pression des vues politiques du moment, ce musée ferme ses portes avec la Documenta. Il sera passé d’une forme héroïque et solitaire à une forme voisine de la consécration […] Il est donc logique qu’à présent, il se fige dans l’ennui ».