GIANNI MOTTI
Galerie Perrotin
76 Rue de Turenne - Paris
20 avril - 15 juin 2013
La Galerie Perrotin est heureuse de présenter la première exposition personnelle de Gianni Motti à la galerie du 20 avril au 15 juin 2013.
En 2009, la crise financière bat son plein et frappe de plein fouet les pays industrialisés entraînant le naufrage de grandes banques, faisant chuter les marchés et menaçant l’économie mondiale. Soudain « The Capital » de Karl Marx refait surface, même les économistes libéraux le redécouvrent sans fausse honte comme si les gens avaient désespérément besoin d’une explication philosophique à la crise. C’est dans ce climat morose que l’artiste conçoit l’installation « Moneybox ». Au lieu de consacrer le budget de l’exposition à la réalisation d’une pièce, Gianni Motti propose de l’étaler au grand jour, seule la totalité de l’argent allouée à la production est exposée. Le budget devient œuvre. Une première version est montrée au Centre d’art La Ferme du Buisson à Marne la Vallée en 2009 puis une seconde version en 2012 au Migros Museum.
Connu surtout pour ses interventions par lesquelles il souligne les contradictions de notre société contemporaine, Gianni Motti a toujours remis en question l’autorité, en utilisant le pouvoir que peut avoir l’humour de révéler des vérités. C’est dans cet esprit qu’il a remplacé le délégué indonésien lors de la 53ème séance de la commission des Droits de l’Homme à l’ONU en 1997, ou bien, en 2004, qu’il s’est installé dans la tribune VIP du tournoi de Roland Garros, la tête recouverte d’un sac, afin d’attirer l’attention sur le scandale de la prison d’Abu Ghraib, ou encore, qu’il a arpenté les 27 kilomètres du tunnel du LHC au CERN en 2005, pour défier la vitesse des particules qui circulent dans l’accélérateur. Il a aussi joué de sa subtile ironie associée à une approche très libre de sa position d’ « outsider » pour interroger le monde de l’art. En témoigne la foule d’ « assistants de Gianni Motti » qu’il a essaimé dans le monde entier ou sa première rétrospective au Migros Museum à Zurich, dans laquelle un long labyrinthe conduisait de l’entrée principale de l’édifice jusqu’à la porte arrière.
Motti a adopté une position ouvertement critique vis à vis de l’économie globale bien avant que la récession actuelle n’en fasse un sujet d’actualité. Lors d’Art Basel en 2005, il a réagi à l’atmosphère commerciale qui y prévalait en mettant en cage un trader, sur le sol de la section Unlimited de la foire. Son action reprenait ainsi la tradition de la sculpture vivante initiée par Piero Manzoni tout en offrant une image surréaliste mais frappante des limites du monde des affaires. Particulièrement habile avec les dispositifs in-situ, Motti a continué d’explorer ce sujet à Genève en 2009, quand il a planté une rangée de drapeaux blancs sur le pont situé devant le quartier d’affaires de la ville. S’agissait-il de rendre les armes, ou d’inviter à une table rase? Il a aussi habillé un épouvantail en banquier, transformant ainsi cette image du financier menaçant en marionnette fragile, essayant de faire peur tout en dépendant de la richesse de ses victimes.
Et c’est là, peut-être, le cœur du travail de Motti. En regardant de plus près, au travers de son approche corrosive et de son scepticisme, se manifeste sa foi dans les qualités humaines de l’individu. Cette conjugaison d’éléments perturbateurs et constructifs vise la célébration d’une reflexion non conformiste.
- Michele Robecchi
Galerie Perrotin
76 Rue de Turenne - Paris
20 avril - 15 juin 2013
La Galerie Perrotin est heureuse de présenter la première exposition personnelle de Gianni Motti à la galerie du 20 avril au 15 juin 2013.
En 2009, la crise financière bat son plein et frappe de plein fouet les pays industrialisés entraînant le naufrage de grandes banques, faisant chuter les marchés et menaçant l’économie mondiale. Soudain « The Capital » de Karl Marx refait surface, même les économistes libéraux le redécouvrent sans fausse honte comme si les gens avaient désespérément besoin d’une explication philosophique à la crise. C’est dans ce climat morose que l’artiste conçoit l’installation « Moneybox ». Au lieu de consacrer le budget de l’exposition à la réalisation d’une pièce, Gianni Motti propose de l’étaler au grand jour, seule la totalité de l’argent allouée à la production est exposée. Le budget devient œuvre. Une première version est montrée au Centre d’art La Ferme du Buisson à Marne la Vallée en 2009 puis une seconde version en 2012 au Migros Museum.
Connu surtout pour ses interventions par lesquelles il souligne les contradictions de notre société contemporaine, Gianni Motti a toujours remis en question l’autorité, en utilisant le pouvoir que peut avoir l’humour de révéler des vérités. C’est dans cet esprit qu’il a remplacé le délégué indonésien lors de la 53ème séance de la commission des Droits de l’Homme à l’ONU en 1997, ou bien, en 2004, qu’il s’est installé dans la tribune VIP du tournoi de Roland Garros, la tête recouverte d’un sac, afin d’attirer l’attention sur le scandale de la prison d’Abu Ghraib, ou encore, qu’il a arpenté les 27 kilomètres du tunnel du LHC au CERN en 2005, pour défier la vitesse des particules qui circulent dans l’accélérateur. Il a aussi joué de sa subtile ironie associée à une approche très libre de sa position d’ « outsider » pour interroger le monde de l’art. En témoigne la foule d’ « assistants de Gianni Motti » qu’il a essaimé dans le monde entier ou sa première rétrospective au Migros Museum à Zurich, dans laquelle un long labyrinthe conduisait de l’entrée principale de l’édifice jusqu’à la porte arrière.
Motti a adopté une position ouvertement critique vis à vis de l’économie globale bien avant que la récession actuelle n’en fasse un sujet d’actualité. Lors d’Art Basel en 2005, il a réagi à l’atmosphère commerciale qui y prévalait en mettant en cage un trader, sur le sol de la section Unlimited de la foire. Son action reprenait ainsi la tradition de la sculpture vivante initiée par Piero Manzoni tout en offrant une image surréaliste mais frappante des limites du monde des affaires. Particulièrement habile avec les dispositifs in-situ, Motti a continué d’explorer ce sujet à Genève en 2009, quand il a planté une rangée de drapeaux blancs sur le pont situé devant le quartier d’affaires de la ville. S’agissait-il de rendre les armes, ou d’inviter à une table rase? Il a aussi habillé un épouvantail en banquier, transformant ainsi cette image du financier menaçant en marionnette fragile, essayant de faire peur tout en dépendant de la richesse de ses victimes.
Et c’est là, peut-être, le cœur du travail de Motti. En regardant de plus près, au travers de son approche corrosive et de son scepticisme, se manifeste sa foi dans les qualités humaines de l’individu. Cette conjugaison d’éléments perturbateurs et constructifs vise la célébration d’une reflexion non conformiste.
- Michele Robecchi