lunedì 11 gennaio 2016

PHILLIP KING - LES PRESSES DU RÉEL 2015




PHILLIP KING
Textes de Franck Gautherot, Michel Gauthier, Clarrie Wallis
Entretien avec Phillip King par Samuel Gross
Les Presses du Réel (Janvier 2016)

Monographie d'envergure sur Phillip King, dont l'œuvre a joué un rôle déterminant dans le renouveau de la sculpture britannique au début des années 1960 à travers ses expérimentations avec l'abstraction, la construction et la couleur (avec plusieurs textes, un entretien, des vues d'exposition et une chronologie illustrée complète sur plus de 300 pages).

« Me voici là, et devant moi, j'ai la matière avec laquelle je vais travailler. Je sens mon corps, et je suis conscient de ma taille, de mon poids, de mon envergure. Les yeux ouverts, j'ai pris conscience de mon regard. La matière, elle aussi, a du poids, une certaine malléabilité. elle peut se construire depuis le sol, le même sol sur lequel je me tiens debout. Je suis le “regardant”, et l'agent de transformation de la matière. Dans mon esprit, je ne choisis pas de faire une construction, qui serait comme une préconception négative. J'agis et je réagis. Je procède comme si je faisais une table ou une chaise et il n'y a pas de règles à suivre... de rien quelque chose arrive. Je me sens mieux en regardant la pièce et je me sens plus léger sur mes pieds. C'est comme si je respirais mieux... à mesure que je rends la chose visible elle crée son propre emplacement et moi je retrouve ma place.
Devenant visible la chose prend une identité, son identité. Comme la notion de canin se révèle à la vue d'un chien. La chose grandit selon ses propres critères, qui sont aussi déterminés par nos relations mutuelles, telles que ma condition physique contre sa propre condition physique. Elle n'est pas une métaphore de quelque chose, mais une nouvelle identité qui se révèle à nous, à partir de ce rien du départ, quelque chose de surprenant est né, se révélant comme une chose étrange et familière en même temps. C'est comme si nous venions de découvrir une nouvelle espèce inconnue mais totalement adaptée à notre monde. »
Phillip King, Mentmore Towers, novembre 1979

Le travail de Phillip King (né en 1934 à Tunis, vit et travaille à Londres) est remarquable par la richesse, la variété des formes et des matériaux, ainsi que la liberté avec laquelle il est passé d'une expression à une autre. Étudiant d'Anthony Caro à la St Martin's school of art de Londres en 1957-1958, il a ensuité été l'assistant d'Henry Moore avant de produire ses premières œuvres abstraites d'importance au début des années 1960. Il a traversé toute la sculpture de la seconde moitié du XXe siècle, et continue de créer. La réutilisation de formes existantes et la copie ou le redimensionnement de ses œuvres sont récurrentes. Certains de ses travaux existent en plusieurs exemplaires et dans des matériaux différents. Il est aussi à noter que sa carrière d'enseignant à Londres (il est nommé professeur de sculpture au Royal College of Art en 1980) et à Berlin a eu une grande influence sur la scène artistique contemporaine et qu'il a marqué profondément de nombreux étudiants tel que le jeune Richard Long.