domenica 5 luglio 2015

ÊTRE CHOSE - CENTRE D'ART DE VASSIVIÈRE




ÊTRE CHOSE
Commissaire associé: Gyan Panchal
Centre d'art de Vassivière
Île de Vassivière - Beaumont-du-Lac
Treignac Projet
2 rue Ignace Dumergue - Treignac
Centre d'art de Vassivière : 5 juillet - 1er novembre 2015
Treignac Projet : 5 juillet - 20 septembre 2015

Avec Alis/Filliol, Jennifer Allora & Guillermo Calzadilla, Bruno Botella, Miriam Cahn, Jason Dodge, David Douard, Diego Marcon, Guy Mees, David Musgrave, Antoine Nessi, Reto Pulfer, Samuel Richardot, Pamela Rosenkranz, Sterling Ruby, Michael E. Smith, Benjamin Swaim

Différents milieux, humains et non humains, coexistent. Ces milieux, lorsqu'ils ne s'ignorent pas, se rencontrent à peine. Œuvrant à la bordure de ces mondes, les artistes de l’exposition « Être chose » donnent corps à la possibilité d’une rencontre.
Qu’est-ce qu’être chose ? Est-ce qu’être humain, c’est n’être qu’une chose parmi d’autres ? Une chose peut-elle être, sans pour autant être humaine ? L’exposition « Être chose » réunit des artistes qui tentent de donner corps à une expérience du bord de l’humain. Qu’advient-il du corps lorsque celui-ci s’aventure à la périphérie de lui-même, lorsqu’il se frotte à la frontière de sa propre définition ? Les œuvres rassemblées ici n’envisagent pas nécessairement la séparation entre humains et non humains en termes de discontinuité. Les corps en sont inéluctablement altérés, fragmentés et réassemblés. Ils se muent en figures indéfinissables, évoluant à la croisée de ces mondes. « Être chose », c’est aussi postuler que l’on ne puisse être nommé, que l’on ne puisse assigner un nom à chaque chose. C’est se garder d’un monde qui ne serait qu’humain.
L’exposition « Être chose » se déploie sur deux lieux en Limousin, le Centre international d’art et du paysage de l'île de Vassivière et Treignac Projet, en invitant un artiste, Gyan Panchal, en tant que commissaire associé. L’accrochage est composé à la manière de « climats » et témoigne d’une approche subjective des œuvres comme autant de façons d’être au monde. L’exposition s’achemine d’un espace à l’autre dans un cycle où alternent fragments et condensations. S’y côtoient des familles artistiques aux antipodes les unes des autres, entre excès et retenue. Comprenant en grande partie des objets, des sculptures et des peintures, l’exposition contient peu d’images, comme si celles-ci n’étaient pas à même de rendre compte de ces formes de vie.
Enfin, le propos d’« Être chose » s’inscrit dans une actualité de la recherche en art où une lecture anthropocentrée du monde est plus que jamais remise en question. Sous l’impulsion de travaux d’artistes, d’articles et de colloques (notamment The Matter of Contradiction organisé par Sam Basu, Fabien Giraud, Ida Soulard et Tom Trevatt en 2012 sur l’ile de Vassivière) se sont multipliées les expositions traitant des relations entre l’homme et le non-humain : « Animism » à Anvers en 2010, « Nature after nature » à Kassel en 2014, « The Noing Uv It » à Bergen en 2015, « Inhuman » à Kassel en ce moment même...
Tout en se nourrissant de ces réflexions, « Être chose » se fonde avant tout sur l’expérience des œuvres qui ont été à l’origine de l’exposition, et sur une approche du sensible empreinte d’un voisinage avec la nature plutôt que d’un quelconque concept.

Image : affiche de l'exposition avec la reproduction d'une sculpture de Alis/Filliol (Alieno, 2011, 35 x 25 x 17 cm, plâtre blanc et bois © Courtesy the artists and pinksummer gallery).