sabato 16 agosto 2014

ART, FOLIE – CHOCOLAT. ADOLF WÖLFLI - KUNSTMUSEUM BERN




ART, FOLIE – CHOCOLAT. ADOLF WÖLFLI
Nouveau regard sur Wölfli
Kunstmuseum Bern
Hodlerstrasse 8-12 - Bern
27.05.2014 – 21.09.2014

La Fondation Adolf Wölfli est hébergée depuis sa création, en 1975, par le Musée des Beaux-Arts de Berne. Les héritiers de Paul Haldemann lui ont fait don en 2013 du dessin "Vusliaana: Vulkan. Gross-Gross-Keiserinn Adolfina" (Vusli=aana : Volcan. Grand-Grand- Impératrice Adolfina). Paul Haldemann, fils du concierge de la clinique psychiatrique de la Waldau, connut Adolf Wölfli personnellement et acquit ce dessin auprès de lui en 1920. Il tint en 1924, au cours de sa formation d’instituteur, une conférence sur l’artiste et son art ; ce sont cette conférence et ce dessin qui seront exposés ici pour la première fois.
Haldemann présente dans sa conférence un aperçu de la personnalité et de l’oeuvre de Wölfli. Il y décrit sa rencontre avec l’artiste, commente trois de ses dessins et propose une autre vision des personnes qui séjournent dans les établissements psychiatriques. Haldemann ne fut pas le premier à s’intéresser à l’oeuvre de Wölfli, il fut précédé en cela par Walter Morgenthaler, auteur d’une étude pionnière sur le sujet publiée en 1921 sous le titre Ein Geisteskranker als Künstler (Un malade mental en tant qu’artiste). Cité par Haldemann dans sa conférence, l’ouvrage connut un certain retentissement au début des années 1920. S’il suscita plutôt le sourire amusé des milieux psychiatriques, il fut accueilli avec enthousiasme par les artistes et les intellectuels. Il fit en outre l’objet de présentations dans des librairies, à Berne, Bâle et Zurich, assorties de dessins de Wölfli, ce qui constitua les premières expositions de l’artiste. On peut voir dans l’exposition l’exemplaire ayant appartenu à l’auteur. Theodor Tobler, propriétaire à Berne de la fabrique de chocolat du même nom (celle du Toblerone !), rendit lui aussi visite à Wölfli à la Waldau. Dans l’édition présentée dans l’exposition du Jurnalo Tobler, le journal de l’entreprise, il rendit compte de sa rencontre avec l’artiste sous le titre « Kunst, Wahnsinn – Chocolade » (Art, folie – chocolat) et publia le dessin que l’artiste avait réalisé à son intention et où il avait notamment représenté la fabrique de la Länggassstrasse (aujourd’hui Uni Tobler).
Tous ces comptes rendus, publications et conférences contribuèrent au développement d’une nouvelle vision de l’art, de la psyché et de l’existence humaine en général. Un développement qui fut toutefois enrayé par l’expansion du fascisme, qui fut aussi à l’origine du silence qui se fit autour de l’oeuvre de Wölfli après 1930. Une nouvelle impulsion décisive fut donnée après la Seconde Guerre mondiale par l’artiste français Jean Dubuffet. S’appuyant sur son idée d’un « art brut », il réunit la collection la plus importante à ce jour d’oeuvres d’art produites par des individus vivant en marge de la société. Il en fit don en 1975 à la Ville de Lausanne. Les publications de Dubuffet présentées 
 dans l’exposition montrent avec quel professionnalisme et quel sens du graphisme il sut défendre sa conception de l’art brut.