RESTAURER AU DIXNIEUVIÈME
SIÈCLE
avec Jean-François Luneau
directeur éditorial Bruno Phalip
Presses universitaires Blaise Pascal
juillet 2012
La restauration d'œuvres d’art et d’édifices produits à la période médiévale suppose évidemment de s’interroger à propos de leur authenticité. Mais l’authenticité même ne peut être prédéfinie comme une pureté originelle, altérée ensuite. Les processus de transmission, de conservation et de valorisation n’étant aucunement innocents, il a paru important de réunir des interventions propres à amorcer un dialogue avec des chercheurs privilégiant, au moins un temps, la « production artistique » à celle de la « création artistique » qui prévaut largement. Créer suppose l’hyper valorisation du fait individuel, la promotion permanente et l’auto célébration habituelle des élites. Produire revient donc à rééquilibrer, en traitant du collectif, sans oublier le fait individuel, en assurant une place à l’équipe, l’atelier, les qualifications et les intelligences partagées.
Restaurer suppose aussi la conscience de la disparition d’un monde, de sa lente destruction ou défiguration. L’entretien seul n’est plus possible et la production d’œuvres restaurées doit être assumée. À ce titre, le 19e siècle est une période exemplaire durant laquelle on peut mesurer les conséquences de la Révolution et de l’avènement de l’industrie en matière de production artistique. Les corporations disparues, comment recruter et former des artisans, des ouvriers qualifiés, ceux-là même qui seront aptes à restaurer ?
avec Jean-François Luneau
directeur éditorial Bruno Phalip
Presses universitaires Blaise Pascal
juillet 2012
La restauration d'œuvres d’art et d’édifices produits à la période médiévale suppose évidemment de s’interroger à propos de leur authenticité. Mais l’authenticité même ne peut être prédéfinie comme une pureté originelle, altérée ensuite. Les processus de transmission, de conservation et de valorisation n’étant aucunement innocents, il a paru important de réunir des interventions propres à amorcer un dialogue avec des chercheurs privilégiant, au moins un temps, la « production artistique » à celle de la « création artistique » qui prévaut largement. Créer suppose l’hyper valorisation du fait individuel, la promotion permanente et l’auto célébration habituelle des élites. Produire revient donc à rééquilibrer, en traitant du collectif, sans oublier le fait individuel, en assurant une place à l’équipe, l’atelier, les qualifications et les intelligences partagées.
Restaurer suppose aussi la conscience de la disparition d’un monde, de sa lente destruction ou défiguration. L’entretien seul n’est plus possible et la production d’œuvres restaurées doit être assumée. À ce titre, le 19e siècle est une période exemplaire durant laquelle on peut mesurer les conséquences de la Révolution et de l’avènement de l’industrie en matière de production artistique. Les corporations disparues, comment recruter et former des artisans, des ouvriers qualifiés, ceux-là même qui seront aptes à restaurer ?