mercoledì 8 gennaio 2014

SARKIS: AU COMMENCEMENT LE BLANC - GALERIE NATHALIE OBADIA, PARIS





SARKIS
AU COMMENCEMENT LE BLANC
Galerie Nathalie Obadia
3, rue du Cloitre Saint-Merri - Paris
9 janvier – 1er mars 2014

La Galerie Nathalie Obadia présente Au commencement le blanc de Sarkis, pour sa troisième collaboration avec l’artiste après Opus 2 en 2011 et Aura d’après Vaudou en 2012.
Au commencement le blanc rassemble une large sélection d’oeuvres inédites et de pièces antérieures de Sarkis, autour de la couleur blanche. Avec justesse et précision, l’artiste investit la galerie à la manière d’un compositeur de musique. En agençant les oeuvres comme des sons dont il module les intonations formelles à travers l’accrochage et la participation du spectateur, Sarkis propose une partition dont l’écho est éloquent.
C’est le hurlement aphone de la réinterprétation du Cri de Edvard Munch par Sarkis qui accueille le visiteur et donne le ton de cette exposition. Les quatre magistrales sculptures murales en néons et cuivre définissent par leurs intensités lumineuses les quatre mesures sonores principales : D’après Satantango de Béla Tarr (2013), la Scène en cuivre avec néons (2012), La colonne vertébrale du Retable d’Isenheim de Grünewald (2012) et À la limite de 120 cm (2012).
En accompagnement de cet arrangement, l’artiste dissémine à intervalles aléatoires quelques accords sensibles : les Ikones rythment en cadence les interprétations possibles, deux oeuvres au sol – After Ice Age (2013) et L’ Attente (1969) se posent en contrepoint de l’accrochage mural, une série inédite de dessins Uruchi s’inspire de la technique de céramique japonaise des Kintsugi et prolonge l’expérience sur papier déchiré, les empreintes digitales blanches sur vitraux donnent à voir le doigté de l’artiste et celles de son maître verrier, et la vidéo Blanc sur noir jour et nuit (2007) se joue des propriétés physiques de l’aquarelle dans un bol d’eau tandis que Sarkis poursuit sa réflexion sur les possibilités de créations inhérentes au medium.
Pour After Ice Age (2013), l’artiste dispose dans un présentoir métallique – comme un cabinet d’estampe, cinquante huiles sur papier. À l’instar de la série Aura D’après Vaudou où il laissait l’huile de la peinture s’accomplir librement hors du motif circonscrit par le pinceau, il s’inspire ici d’objets préhistoriques exposés pour Ice Age Art, arrival of the modern mind au British Museum en 2012. Avec D’après Satantango de Béla Tarr, certaines Ikones et une sélection d’oeuvres sur papier ; R1, R2, R3, R8, R10 et R11 où Sarkis travaille avec circonspection le blanc de titane ou le blanc de zinc comme il travaillerait une terre à labourer en sillons pour la préparer à la semence, il égrène sur la matière pure de la peinture des grains de riz – matériau alors inédit dans son travail.
En invitant avec confiance le spectateur à toucher les vitraux, à consulter les dessins dans le présentoir métallique ou à manipuler les rideaux de soie ancienne, l’artiste nous prête la responsabilité tactile et corporelle d’une interaction agissante avec les oeuvres. Avec l’économie des gestes inutiles et un discernement rigoureux pour assembler avec précaution des matériaux aux forts pouvoir évocateurs – néon, or, huile, brique, papier, soie, cuivre ou plume, Sarkis nous offre une orchestration remarquable de prudence et d’intelligence plastique. Et c’est tout en retenue qu’ Au commencement le blanc propose une parenthèse contemporaine au visiteur, sans que jamais les oeuvres de Sarkis ne perdent la maitrise de leur force.

Né en 1938 à Istanbul, Turquie. Sarkis vit et travaille à Paris.

Image: Sarkis, Mon atelier Villejuif en fluo, 2003
Neon, modeling clay, lead, wax and voltage transformer on drawing board, plexiglass cover, 16 x 66 x 57 cm.